DC Comics : Connaissez-vous vraiment le Pingouin ?

Lorsqu’on évoque le Pingouin, impossible de ne pas penser à Danny DeVito , magistralement grimé en homme-oiseau chez Tim Burton . Qu’il s’agisse de la version baroque de Batman, le défi (1992), ou de l’incarnation modernisée que livre actuellement Robin Lord Taylor dans Gotham – dont la saison 3 sera dévoilée à la rentrée – le super-méchant fascine. Créé en 1941 dans le Detective Comics #58 , il a su faire son nid chez DC, en 75 ans d’une existence riche en péripéties.

Plus d’un tour dans sa manche

Manchot au monocle et au nez pointu , le Pingouin n’est pas à proprement parler un pingouin, contrairement à ce que son nom suggère ; la faute à une traduction erronée de l’anglais. Cousins des fameux volatiles noirs et blancs 'en smoking' peuplant l’hémisphère nord, les manchots ne peuvent pas voler mais sont, en revanche, capables de nager sous l’eau. Une caractéristique qui explique que le Pingouin de DC soit habitué aux bas-fonds de Gotham et en particulier à ses humides égouts. Personnage nauséabond, en dépit du look de gentleman qu’il cherche à revêtir, il sent le poisson, ce qui lui vaut d’être parfois surnommé Haleine de sardine .

Alors que Bill Finger a d’abord endossé la paternité du personnage, Bob Kane a aussi été crédité par DC et les pères de Batman sont tous deux à l’origine de cet antagoniste en redingote et haut-de-forme. Instinctif, riche, et prétendument sophistiqué, le Pingouin est surtout un brillant manipulateur . Sa plus grande force est de conduire ses ennemis à le sous-estimer, pour mieux les prendre à revers. Né Oswald Chesterfield Cobblepot , il tire sa cruauté d’une jeunesse au ban de la société. Outsider éternel, il souffre d’être à la fois rejeté de ceux qui se situent du bon côté de la justice, comme des criminels qu’il a cherché à approcher au sortir de l’adolescence. De cette immense solitude émerge sa rancœur.

Under my umbrella

À l’instar des autres personnages issus des prémices DC, le Pingouin a connu des origines variées, au gré des différentes versions dont il a fait l’objet. Celle qui prédomine aux yeux des puristes est la genèse décrite dans New Earth , qui veut qu’Oswald soit un riche héritier, rival de la famille Wayne . En raison de son physique disgracieux, il développe des complexes tenaces, qu’il contrebalancera ensuite à l’âge adulte en embrassant la voie du crime. Par ruse, il parvient à se hisser progressivement jusqu’aux sommets de la pègre de Gotham, en s’imposant comme un puissant chef de clan, aux airs de parrain mafieux fumant le cigare.

Selon la légende, les membres de sa propre famille se seraient détournés de lui dès l’enfance, en l’abandonnant à sa laideur. Une tragédie qui poussera le principal intéressé à tuer les siens, puis à maquiller ce parricide et ce fratricide en accident. Le ton est donné et ses coups d’éclats suivants montreront que le Pingouin a de la suite dans les idées. Lorsqu’on voit se profiler l’ombre de sa silhouette – reconnaissable au parapluie-gadget dont il ne se sépare jamais – la méfiance est de mise. Propriétaire du night-club peu recommandable l’Iceberg Lounge , le super-méchant y dirige ses opérations et n’hésite pas à nouer de surprenantes alliances pouvant servir ses intérêts. Il sera ainsi, de temps à autre, indic pour Batman . Pactisant avec Lex Luthor, puis Double-Face, il va là où le courant le porte, sans s’embarrasser de quelconque scrupule. Ambivalent, le Pingouin est donc capable de faire le bien, si cela peut jouer en sa faveur, mais reste globalement pétri de mauvaises intentions. Pour l’anecdote, l’accent british qui parfait son style renvoie à son aristocratie originelle et n’aura pas échappé téléspectateurs qui suivent Gotham en VO !

Pour rappel, la saison 3 de Gotham débute le 19 septembre sur la Fox.